L’ancien entraîneur de Liverpool, Jürgen Klopp, a révélé les véritables raisons qui l’ont poussé à refuser Manchester United en 2013, malgré les propositions séduisantes du club anglais. À l’époque, l’entraîneur allemand était en pleine ascension avec le Borussia Dortmund, auréolé d’un titre de champion d’Allemagne et d’une finale de Ligue des champions. Manchester United, fraîchement séparé de Sir Alex Ferguson, cherchait un successeur capable de maintenir le club au sommet.
Klopp faisait partie de la liste restreinte de candidats, aux côtés de grands noms comme Carlo Ancelotti et David Moyes. Pourtant, malgré l’intérêt de l’un des clubs les plus prestigieux du monde, le technicien allemand n’a pas été séduit. Dans une récente interview, il est revenu sur ces discussions et sur les raisons profondes de son refus. « Lors des réunions, ils me disaient des choses qui ne me plaisaient pas », raconte Klopp. « Ils affirmaient : “On signera n’importe quel joueur que vous voulez, celui-ci, celui-là, celui-là.” Et je me disais intérieurement : “Ce n’est pas mon projet.” » Ces mots reflètent la personnalité de Klopp, un entraîneur qui privilégie la construction à long terme, l’unité et le travail collectif plutôt que la simple accumulation de stars.
Jürgen Klopp n’a jamais été un adepte du football-business débridé. Sa philosophie repose sur la cohésion, la formation et la passion. À Manchester United, on lui proposait une carte blanche sur le marché des transferts, mais cela n’a pas suffi à le convaincre. « Je ne voulais pas faire revenir Paul Pogba – ça n’aurait pas marché ! Je ne voulais pas faire revenir Cristiano Ronaldo – ça n’aurait pas marché non plus ! », confie-t-il avec franchise.
Ces déclarations en disent long sur sa vision du football. Pour Klopp, un grand entraîneur ne se définit pas par le nombre de stars dans son vestiaire, mais par la capacité à créer une équipe soudée autour d’une idée commune. À Dortmund, il avait bâti un collectif impressionnant avec des joueurs comme Robert Lewandowski, Marco Reus, Mats Hummels ou Ilkay Gündoğan — non pas grâce à des transferts spectaculaires, mais grâce à un recrutement intelligent et une gestion humaine exemplaire.
Il voyait dans le projet de Manchester United une approche opposée à la sienne : un club prêt à dépenser sans compter pour attirer des noms, sans réelle réflexion sur la cohésion ou la progression collective. « Ce qu’ils me proposaient, c’était un projet de consommation rapide. Moi, je voulais quelque chose qui se construise dans le temps », a-t-il précisé.Deux ans après ces discussions, Klopp a pris les rênes de Liverpool, un club en quête de renaissance. Ce choix s’est révélé être l’un des plus fructueux de l’histoire moderne du football. Sous sa direction, Liverpool est redevenu un géant européen, remportant la Ligue des champions en 2019 et la Premier League en 2020 après trente ans d’attente.
Contrairement à Manchester United, Liverpool a su lui offrir un environnement adapté à sa vision : un club basé sur la passion des supporters, le respect de la tradition et une patience rare dans le football moderne. Le projet reposait sur le développement progressif d’un effectif, plutôt que sur des transferts clinquants. Des joueurs comme Sadio Mané, Mohamed Salah et Andrew Robertson, peu médiatisés à leur arrivée, sont devenus des icônes sous sa houlette.
Le refus de Manchester United n’était pas seulement une décision professionnelle, mais un acte de fidélité à ses principes. Klopp est un entraîneur passionné, mais aussi un pédagogue qui prône la sincérité et le respect mutuel. Il recherche des clubs qui partagent ses valeurs humaines. Ses joueurs parlent souvent de lui comme d’un « père de vestiaire », capable de transformer des talents bruts en leaders.
À Liverpool, il a su construire une identité collective forte, basée sur la solidarité, l’effort et la confiance. Cette approche aurait été difficile à appliquer dans un environnement comme celui de Manchester United, alors en pleine mutation après le départ de Ferguson. Son passage à Liverpool a prouvé que la réussite durable ne dépend pas uniquement du budget, mais d’une vision cohérente. En refusant les promesses séduisantes de Manchester United, Klopp a choisi la voie la plus exigeante, mais aussi la plus gratifiante : celle de la construction, du travail et de la passion.
